Les risques pour la santé liés à l’utilisation des cigarettes électroniques jetables
Les cigarettes électroniques jetables, communément appelées « puffs », gagnent en popularité, notamment chez les jeunes. Cet article explore les risques et dangers associés à leur utilisation, en s’appuyant sur des données vérifiées et des études récentes.
Composition chimique et risques respiratoires
Les puffs contiennent de la nicotine, un agent hautement addictif, mais également une variété de substances chimiques potentiellement nocives. Selon une étude publiée par l’American Lung Association, les e-liquides utilisés dans ces dispositifs peuvent contenir du diacétyle, une substance chimique liée à la bronchiolite oblitérante, aussi appelée « maladie du popcorn ».
Ce n’est pas tout : des métaux lourds tels que le nickel, le plomb et le chrome ont été détectés dans les aérosols produits par ces cigarettes électroniques, tous reconnus pour leur toxicité pulmonaire, il faut donc bien surveiller ce que l’on utilise.
Impact sur le sevrage tabagique
Contrairement aux idées reçues, l’efficacité des puffs comme outil de sevrage tabagique est remise en question. Une recherche de 2014 de l’Université de Californie a révélé que les utilisateurs de cigarettes électroniques sont en fait 28% moins susceptibles d’arrêter de fumer que ceux qui n’utilisent pas de dispositifs de vapotage. Toutefois une autre plus récente, montre qu’elle peut aider dans une démarche d’arrêt de fumer.
Les preuves s’accumulent en faveur de l’efficacité des EC pour aider les adultes à arrêter de fumer. Une revue Cochrane de 2024 a analysé sept essais cliniques randomisés comparant les thérapies de remplacement de la nicotine, souvent uniquement avec des patchs de nicotine, aux EC. Cette analyse a conclu avec une « grande certitude » que les EC à la nicotine augmentent les taux d’arrêt par rapport à la thérapie de remplacement de la nicotine (rapport de risque de 1,59 ; intervalle de confiance de 95 % de 1,29 à 1,93). Les essais n’ont pas détecté d’événements indésirables graves liés à l’utilisation des EC à la nicotine, les effets indésirables les plus courants étant l’irritation de la gorge ou de la bouche, la toux, les maux de tête et les nausées, qui tendent à diminuer avec l’utilisation continue.
Une autre revue Cochrane de 2023 a réalisé une analyse de réseau des composants de plus de 300 essais cliniques de traitement du tabagisme et a conclu avec une grande certitude que les EC à la nicotine, la varénicline et la cytisine (un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques similaire à la varénicline, mais pas encore approuvé aux États-Unis) étaient associées aux meilleures chances d’arrêter de fumer après six mois ou plus, sans différence significative de taux d’arrêt entre les trois. Les thérapies combinées de remplacement de la nicotine (par exemple, patch de nicotine plus gomme ou pastille) étaient presque comparables.
L’essai clinique randomisé qui a initialement motivé cette invitation à commenter a été rétracté par ses auteurs. La question de l’intégration des cigarettes électroniques (EC) dans la pratique clinique demeure un dilemme.
Une solution pour les anciens fumeurs
Il est important de nuancer les discussions sur les cigarettes électroniques jetables, ou puffs (comme ici : click & puff). Bien que leur utilisation ne soit pas recommandée pour les non-fumeurs, ces dispositifs peuvent être considérés comme une alternative moins nocive à la cigarette traditionnelle pour les fumeurs actuels.
Contrairement aux cigarettes combustibles, les puffs ne produisent pas de goudron ni de monoxyde de carbone, deux substances hautement toxiques et cancérigènes issues de la combustion du tabac.
Dangers pour les jeunes utilisateurs
Le design séduisant et les saveurs variées des puffs les rendent particulièrement attrayants pour les adolescents. Cette situation est alarmante car la nicotine est particulièrement nocive pour le développement cérébral, qui se poursuit jusqu’à environ 25 ans. De plus, une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association a trouvé que les jeunes qui commencent par vapoter sont plus susceptibles de passer aux cigarettes traditionnelles, augmentant ainsi leur risque de dépendance à long terme.
En outre, les implications légales ne doivent pas être négligées. Dans de nombreux pays, la vente de produits de vapotage à des mineurs est illégale, ce qui soulève des préoccupations éthiques et des défis en matière de régulation.
Face à ces constats, il est impératif de renforcer la sensibilisation aux dangers des puffs et de réglementer plus strictement leur vente et leur distribution. Seul un cadre réglementaire rigoureux et une éducation sanitaire adéquate peuvent protéger efficacement la population, notamment les jeunes, contre ces risques émergents.